Agent immobilier depuis plus de 30 ans, past-président élu d’ORPI, dont j'ai été à la tête pendant 12 ans, je souhaite aujourd’hui partager avec vous la vision de mon métier et mes convictions.
Le logement est un sujet au cœur de la vie des gens et trop important pour être passé sous silence ! Ce blog est avant tout un lieu de réflexion autour des grands enjeux inhérents au secteur : environnement, tendances "sociétales", révolution digitale, aménagement du territoire.
Le logement mérite à mes yeux d’être (re)mis au centre des débats.
Bernard Cadeau
Le constat est cinglant : avec 40 milliards d'euros de dépenses publiques par an (soit 2% du PIB), la France est l'un des pays de l'OCDE qui "soutient" le plus le logement. Ces aides comprennent principalement les prestations sociales (18,5 milliards d'euros) et les avantages fiscaux (13,7 milliards d'euros). Or, malgré ces aides, le nombre de personnes souffrant de mal-logement est estimé à 4 millions, le nombre de personnes privées de logement étant, lui, de 896 000 personnes suivant les dernières données publiées par la Fondation Abbé-Pierre. Pour ma part, dans la vie de tous les jours, je ne me résous pas à voir des humains dormir et mourir dans la rue, même si, comme chacun, il m'arrive de détourner pudiquement le regard. Si l'on ajoute à ces chiffres la part de leur budget que les Français consacrent pour se loger - 27% en moyenne, soit l'un des efforts les plus importants en Europe - on peut raisonnablement se poser la question de l'efficacité des politiques publiques menées depuis si longtemps. N'est-il pas temps, dans ces conditions, de changer de modèle ?
De mettre le logement au sommet des priorités politiques du pays ? C'est loin d'être le cas, si l'o en juge par la dernière campagne présidentielle, où la question n'a jamais véritablement été au coeur du débat public. Alors que se loger est un besoin vital pour tous, presque au même titre que se nourrir, les préoccupations du logement - quotidiennes pour les Français et qui affectent directement leur santé, leur bien-être, leur emploi (bref leur vie) - restent trop souvent cantonnées au second plan. Elles ne sont le plus souvent abordées que marginalement, à l'occasion de tel ou tel débat sur les finances publiques, les banlieues ou la fiscalité. Jamais en tant que question centrale.